L'institut statistique signale par ailleurs un net ralentissement du pouvoir d'achat des ménages entre octobre et décembre.

( AFP / THOMAS SAMSON )
Le produit intérieur brut français a reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2024, sous le contrecoup de la fin des Jeux olympiques, a confirmé vendredi 28 février l'Institut national de la statistique (Insee), dans un contexte de forte incertitude politique.
Après une hausse de 0,4% au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) s'est replié "en partie par contrecoup des Jeux olympiques et paralympiques de Paris qui ont soutenu la croissance du trimestre précédent ", a expliqué l'Insee dans ses résultats détaillés, confirmant une première estimation publiée fin janvier. Malgré ce recul, la France fait un peu mieux que l'Allemagne (-0,2%). La fin de l'année 2024 avait également été marquée par la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui avait échoué à faire voter son budget au Parlement.
Entre octobre et décembre en France, l'activité économique a été marquée par le ralentissement de la consommation des ménages (+0,3% après +0,6%), notamment en services qui avaient été dynamiques durant les JO. Les investissements ont reculé de 0,1%, bien moins fortement que durant l'été (-0,7%): la baisse est de 0,2% pour les entreprises et de 0,3% pour les ménages.
Le secteur de la construction, qui a souffert de la remontée des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale européenne (BCE) pour ralentir l'inflation avant la baisse amorcée en juin, est particulièrement touché.
L'institut statistique signale par ailleurs un net ralentissement du pouvoir d'achat des ménages entre octobre et décembre : les hausses salariales et de prestations sociales ont été contrebalancées par un rebond des impôts sur le revenu et le patrimoine. Mesuré par unité de consommation, qui prend en compte la composition des foyers, il a stagné au quatrième trimestre, après une hausse de 0,9% les trois mois précédents.
Une reprise de la consommation en 2025 ?
Le taux d'épargne a légèrement fléchi, à 18,4% après 18,5% au troisième trimestre. De 2023 à 2024, il est passé de 16,9% à 18,2%, 3,6 points au-dessus de son niveau de 2019, avant la pandémie de Covid-19, un mauvais signe pour la consommation des ménages, pilier traditionnel de la croissance française.
Pour 2025, le gouvernement de François Bayrou table sur une reprise de cette consommation, grâce au repli de l'inflation, pour soutenir la croissance, qu'il prévoit à 0,9% (après 1,1% en 2024) dans un environnement marqué par de vives tensions commerciales et géopolitiques.
L'Insee prévoit elle une croissance de 0,2% sur chacun des deux premiers trimestres 2025, horizon de ses prévisions.
En février, l'augmentation des prix payés par les consommateurs a ralenti à +0,8% sur un an , après une hausse de 1,7% en janvier, pour la première fois depuis quatre ans sous la barre de 1% en glissement annuel, a indiqué l'Insee vendredi dans un communiqué distinct. Ce ralentissement provient notamment d' un net recul des prix de l'énergie , et notamment des prix de l'électricité qui ont fondu de 15% au 1er février pour plus de 24 millions d'abonnés au tarif réglementé.
Membre du conseil des gouverneurs de la BCE, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a récemment fait état d'une "victoire en cours contre l'inflation".
Du côté de la consommation, l'année a mal commencé, avec un repli de 0,5% de la consommation des ménages en biens en janvier, après +0,7% en décembre. Les biens fabriqués ont été moins plébiscités, contrairement à l'alimentation.
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